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Tea Cups Journey > Chapitre 3



<< Est-ce qu'une vie meilleure nous attend dès demain? Ne doute pas puisqu'il est l'heure. Je sais que pourtant il faut faire souvent Des choix qui font vraiment peur. >>

Voyage dans le temps - Anastasia.


Un mois s'était écoulé depuis. Alice et Reginald étaient devenus de très bons amis, et même si les disputes étaient inévitables, tout se passait plutôt bien. Alicia et son désormais mari Harrisson Roberts habitaient dans la maison et ce dernier était un homme fort sympathique, même si Alicia n'était pas vraiment amoureuse. Alice, elle, n'en savait rien, tout comme Reginald ou même le principal concerné. Mais malgré ça, la maison vivait en paix... pour l'instant.

***


Alice se tenait près de la fenêtre de sa chambre, à regarder la pluie tomber abondamment dehors. On était censés être au tout début de l'été, mais ce pays avait le don de tout gâcher! La jeune fille adorait l'Angleterre, certes, mais le mauvais temps fréquent lui tapait sur les nerfs.
Soudain, Reginald entra, la tirant de ses rêveries.

<< Alice? Ta soeur te cherche. Apparemment, c'est très important. Il faut que tu te dépêche.

Alice se releva et dit tout en avançant vers le Chapelier:

- Pourquoi tant d'agitation? Tu ne sais pas ce qui lui passe par la tête, Reg'?

Ce dernier haussa les épaules. Juste à ce moment, un gros éclair aveugla la pièce pendant une fraction de seconde. La jeune fille se retourna vers la fenêtre. Etait-ce un mauvais présage? Peu importe, sa soeur l'attendait. Alice sortit de sa chambre accompagnée de Reginald, assez inquiet. Au rez-de-chaussée se trouvait Alicia, complètement trempée par la pluie. Harrisson se trouvait à ses côtés, un peu mouillé lui aussi, essayant de réchauffer sa femme en la frottant avec une serviette. Dès que sa petite soeur entra dans la pièce, la jeune mariée s'affola soudainement et fut soulagée en même temps.

- Alice! Te voilà enfin! dit-elle.
- Pourquoi te mets-tu dans un état pareil? Et tu es trempée jusqu'aux os! répondit Alice.
- Alice, j'ai quelque chose d'important à te dire. C'est très grave.

La jeune fille fut soudainement alarmée, et pria sa soeur de continuer d'un geste de tête.

- Voilà, continua Alicia. Quasiment toute la population londionnienne, même ceux que je ne connais pas, ont découvert - ou plutôt sont persuadés - qui a mis le feu lors du grand incendie ... ce fameux soir. Et apparemment, ce serait papa et maman! Tu sais bien que des membres de la famille royale avaient péri ce soir là, et maintenant, ils nous en veulent. Ce matin, on m'a menacé de mort lors du marché, et à toi aussi! Il faut que nous fuyons d'Angleterre, Alice. Nous ne sommes plus en sécurité, ici. Harrisson a entendu dire qu'ils allaient ... régler notre compte. D'une minute à l'autre. Il faut partir! Nous sommes tous en danger!

Alice était tétanisée, les yeux grands ouverts, impreignés de terreur. Le silence pesant qui s'était installé poussa Alicia à continuer.

- Harrisson et moi allons partir chez son ami en Amérique. Je vais prouver que papa et maman n'y sont pour rien, je le jure! Mais tu ne me suivra pas, Alice, c'est bien trop dangereux. Monsieur Theophilius, je vous laisse la charge de ma soeur. Vous irez vivre quelques temps chez notre tante Veronica à Paris. Là-bas, vous ne risquez rien.
- Non! interrompit Alice en larmes. Je ne veux pas te laisser toute seule! dit-elle en s'accrochant à sa soeur. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose!

Alicia prit le visage baigné de larmes de sa petite soeur et lui dit sur un ton rassurant:

- Ne t'en fais pas pour moi. Je serais bien protégée. Mais si vous venez avec moi, on nous repérera bien vite. Je reviendrais te voir, je te le jure. Je trouverais une solution à tout ça. Avec Harrisson, nous allons partir de notre côté. Je te donne l'argent pour le train, tu vois où est la gare? On peut facilement y aller à pieds sans être vu en passant au bord de la forêt. Maintenant rassemble tes affaires et partez en vitesse!
- Mais ... depuis quand sais-tu ...
- Vite! coupa Alicia. Ils peuvent arriver d'une minute à l'autre!

Alice s'exécuta et partit en trombe dans sa chambre. Elle rassembla ses biens les plus importants. Reginald l'avait suivie. Lui, il n'avait pas besoin de bagages. Tant qu'il avait son chapeau ... La jeune fille se précipita et ferma sa valise. Elle était paniquée, affolée et terrifiée, et en même temps, elle ne savait pas bien ce qu'il se passait et surtout ce qui allait l'attendre. Prise de sanglots pendant tout le long de son rangement, elle courut hors de la pièce, mais le Chapelier se tenait dans l'encadrement de la porte. La demoiselle le heurta mollement et le jeune homme ne bougea pas d'un millimètre. Alice le regarda puis éclata en pleurs avant de se blottir contre lui. Reginald était à la fois attendri et attristé par cette jeune fille. Il l'entoura de ses bras et lui dit doucement:

- Ca va aller. On va s'en sortir, c'est certain.

Alice se redressa et leurs visages se trouvèrent à nouveau proches. Un peu de temps s'écoula, assez longtemps pour que le Chapelier se sente bizarre. Mais Alice coupa:

- On doit se dépêcher.

Sur ces mots, la demoiselle se hâta de rejoindre le rez-de-chaussée, Reginald sur ses talons. Ce dernier était toujours énervé de constater ce qu'Alice provoquait en lui.
Alicia était plus sèche et enlaça sa soeur dès qu'elle la vit revenir. Elle lui posa deux gros baisers sur ses joues, les yeux brillants. Elle se retenait de pleurer mais Alice l'avait remarqué.

- Partez, maintenant. Nous allons faire de même. >>

Alice fit un dernier câlin à sa soeur et ouvrit la porte de derrière, le coeur fendu. Elle mit son capuchon sur la tête pour se protéger de l'humidité. Le Chapelier lui prit sa valise, dit au revoir aux mariés puis lui et Alice sortirent. Les deux jeunes gens couraient sous la pluis abondant qui était si épaisse qu'il était difficile de les repérer de loin. Depuis la maison, Alicia les regardaient s'en aller, l'âme remplie de tourments. Elle priait le ciel pour qu'il ne leur arrive rien et savait qu'à partir de maintenant, elle vivrait dans l'angoisse et la peur. Elle avait promis à Alice de lui écrire, et elle espérait sincèrement qu'elle pourrait ouvrir ses lettres.
Harrisson et Alicia s'apprêtaient eux aussi à partir. Soudain, un violent coup raisonna dans la porte d'entrée...

***


La pluie s'était arrêtée, désormais. Alice et Reginald continuaient de marcher en direction de la gare, il restait encore un petit bout de chemin à parcourir. Les deux jeunes gens restaient côte à côte, morts de peur et de froid. Soudain, des pas se firent entendre derrière eux. Le Chapelier attira aussitôt Alice dans un buisson pour qu'on ne les voie pas. Deux hommes marchaient sur le chemin et allaient à la chasse. L'un d'eux dit à son compagnon:

<< Envolée, la famille Liddell, envolée!
- Comme par hasard. Ils ont eu vent de l'affaire. Les deux soeurs n'ont pas dû aller bien loin.
- En tout cas si elles sont parties, elles ne verront plus l'Angleterre de sitôt...

Les deux hommes continuèrent le chemin puis s'enfoncèrent dans les bois au bout d'un moment. Reginald et Alice se relevèrent prudemment puis remarchèrent sur le chemin. Le jeune homme se retourna vers la demoiselle, vérifiant si elle n'allait pas trop mal. Curieusement, elle affichait un air neutre, comme si ce que les deux chasseurs avaient dit ne l'affectait nullement.

- Ca ne te fait rien? Ce qu'ils ont dit ... demanda le Chapelier en pesant ses mots.
- Je sais que ça devrait me faire quelque chose, répondit Alice. Mais ... je ne sais pas comment l'expliquer, j'ai une grosse poussée d'optimisme. Il peut se passer n'importe quoi, j'ai l'âme joyeuse ... Tu dois sûrement me prendre pour une folle, dit-elle en riant.
- Ne t'en fais pas, je sais très bien que tu es folle.
À sa grande surprise, la jeune fille ne répliqua qu'un "Eh!" en rigolant. Ah! Si Alice pouvait être tous les jours comme ça!

- Mais n'importe qui peut arriver, continua Reginald.
- C'est vrai. Mais peu de personnes passent par ici. Et puis si quelqu'un arrive, on se cachera comme tout à l'heure. De plus, nous sommes bientôt arrivés.
Le jeune homme ouvrit un large sourire. Il aimait beaucoup cet état d'esprit. Alice s'était laisée emporter dans une spirale de gaieté qui la faisait rayonner. La demoiselle tendit les mains vers le Chapelier et dit:

- Veux-tu danser?
- Sans musique? À la lisière de la forêt traqués par un quartier tout entier? D'accord, c'est parfait.

Reginald n'allait pas laisser passer une occasion pareille! Il prit les mains d'Alice et mit sa main gauche sur sa large épaule, l'autre main étant restée dans la sienne. Ils tournèrent ensemble le long du chemin et le jeune homme faisait tourner son amie sur elle-même de temps à autre. Il la trouvait de plus en plus belle et, précisément à ce moment, il se rendit compte qu'il commençait à tomber amoureux. Mais diable, il n'aurait pas pu choisir une fille plus sympathique et plus accessible? Bien que ce ne soit pas faute d'essayer...
La robe d'Alice tournoyait dans les airs, les jupons l'accompagnait harmonieusement, ce qui donnait une belle image de la jeune fille. Puis au bout d'un moment, le Chapelier cassa les pas de la valse, un peu répétitifs. Il la prit par la taille et la fit tourner et l'air. Un peu comme un père et sa fille, oui ... Finalement, notre Reggie se posait bien des questions sur ses sentiments. L'aimait-il? Parfois la balance penchait pour oui, parfois pour non. Mais qu'est-ce que c'était exaspérant! Peu importe. Le jeune homme décida de laisser ses tortures mentales sur le bas côté et se concentra sur la danse. Celle-ci devenait de plus en plus compliquée: il faisait tourner Alice avec les deux mains, la faisait passer sous lui, lui prenait les mains et tournait à en avoir le vertige, dansait le tango en avançant ave des écarts de jambes gigantesques ... Bref, la jeune fille n'arrivait plus à suivre. Quand il voulu se mettre à tourner sur la tête, Alice le stoppa:

- Mais enfin, Reg'! Qu'est-ce que tu fais? Je n'arrive plus à repérer ma droite et ma gauche!
- Eh bien, je ne fais que danser! dit-il en tendant les bras vers elle, affichant un grand sourire enfantin faisant apparaître ses deux dents de devant, prêt pour une autre "valse".

Mais un bruit de fond les poussa à tourner la tête. La gare se dressait à quelques mètres d'eux où partait un train dans un bruit devenu assourdissant. La bonne humeur retomba un peu et les deux jeunes gens marchèrent normalement jusqu'à leur but. Le Chapelier pestait intérieurement. Il s'amusait bien, lui! Maintenant il fallait se calmer et commencer à se mêler à la foule.
Alice mit son capuchon pour éviter tout risque. Les deux compères entrèrent dans la gare où se trouvait une masse de gens encore plus importante qu'avant. Ce serait plus dur de les recconaître tout comme le contraire. Alice se retourna vers Reginald et remarqua qu'il n'avait fait que cacher son visage en baissant son énorme chapeau... très discret.

- Mais enlève donc ça! dit-elle en retirant soudainement le chapeau du jeune homme.

Ce n'était visiblement pas la chose à faire car ce dernier cria un gros "Eh!" en reprenant le chapeau vert des mains d'Alice. Une bonne partie des personnes devant eux se retournèrent en les dévisageant. Aussitôt, Alice s'éloigna en emmenant le Chapelier dans un coin plus vide, hors de l'immense file d'attente. Il avait remis son chapeau et était encore en train de le réajuster quand la jeune fille le réprimanda.

- Mais tu es fou?!
- Bien sûr, ne le sais-tu donc pas depuis le temps?
- Tu as bien failli causer notre perte! Tu veux mourir ,c'est ça?!
- On ne touche pas à mon chapeau! répliqua-t-il tel un enfant capricieux.

Alice ne pensait pas pouvoir un jour atteindre un tel degré de colère. Cet homme avait beau su gagner son amitié, il ne la méritait pas. Ce n'était qu'un rustre égoïste, complètement ignorant et fou de surcroît, tenant plus à son hideux chapeau qu'à sa propre vie! La jeune fille lui assenna un violent regard assassin avant de tourner les talons de se remettre dans la file.
Reginald prit conscience qu'il avait énervé son amie. Et d'ailleurs, c'était lui qui était le meilleur dans ce domaine. Il n'y avait pas plus fort que lui pour ça. Le jeune homme suivit donc Alice de peur de la perdre dans cette vague humaine. Toute la durée de l'attente pour passer au guichet se déroula en silence ... enfin hormis le brouhaha des autres personnes. Arrivés au comptoir, Alice demanda deux billets pour le prochain train pour Paris en essayant de camoufler au mieux son visage sans avoir l'air louche. Une fois les billets payés, la jeune fille ne s'attarda pas et fila jusqu'au quai en se frayant difficilement un chemin à travers la masse. Le Chapelier et elle atteignirent le quai au bout d'un certain temps. Il y avait moins de monde ici, sûrement parce qu'il faisait plus froid. Le silence glacial qui s'était désormais installé insupportait Reginald. Il décida d'y remédier.

- On a eu de la chance, notre train arrive dans très peu de temps, dit-il. Pas vrai?

Pas de réponse. Essayons encore. Le jeune homme approcha son visage de celui d'Alice, tout sourire, en lui disant d'un air plutôt comique:

- Et alors, Miss Grincheuse...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase car la jeune fille détourna la tête, se mettant même dos à lui, toujours boudeuse, les bras croisés. Cette fois, c'est sûr, elle lui faisait la tête. Le Chapelier eut alors une idée: il fallait la faire rire. Il chercha à capter le regard d'Alice en se mettant devant elle, mais elle se détournait à chaque fois. Tant pis, le jeune homme persistait, les paroles saccadées par les perpétuels mouvements de la jeune fille qu'il devait suivre.

- Tu connais... l'histoire de... Non je vais... je vais en choi... en choisir une autre. Tu sais pou... pourquoi... Cendrillon... est mauvaise... au football?

Au bout d'un moment, Alice en eut assez. Elle fit face à Reggie et lui dit, toujours en colère mais sans trop s'énerver pour ne pas attirer l'attention sur elle:

- Ca suffit! Tu vas arrêter, à la fin?
- D'accord, mais alors je te fais la danse des ciseaux!

Alice leva les yeux au ciel. Heureusement qu'il n'y avait pas beaucoup de monde pour se faire remarquer. Le Chapelier s'exécuta devant la jeune fille, raidissant ses bras et ses jambes tout en les balançant en alternance, en faisant du surplace. Quel idiot. Au bout d'un moment, ses deux pieds s'entrechoquèrent et le pitre manqua de tomber par terre. La jeune fille ne put se retenir de rigoler, mettant son poing devant sa bouche. Au lieu de riposter, le jeune homme sourit gaiement, content de l'avoir fait rire. Il s'approcha d'elle quand soudain un bruit de rails retentit. Reginald se retourna et vit le train passer à une vitesse impressionnante. Le monstre s'arrêta dans un insupportable grincement qui avait l'impression de vous tirer les tympans.
Alice grimpa dans le premier wagon qui s'offrait à elle en compagnie de son ami. Tous deux prirent place sur une banquette à gauche du compartiment, face à face.
Le train redémarra et le voyage commença pour les deux jeunes gens. Alice avait retiré sa capuche et songeait même à changer de wagon, celui-ci se remplissait un peu trop à son goût. Mais le fait de devoir se lever et dévoiler son visage aux yeux de tous la dissuada.
Le début du trajet se passa en silence, ce qui commença à agacer le Chapelier. Alice était perdue dans ses tristes pensées, sans doute sa bonne humeur s'était évaporée. Le jeune homme décida de la divertir; il n'aimait pas voir ses amis tristes ni le silence. Il mit la main dans son chapeau, semblant fouiller dedans. Alice le regarda faire d'un air intrigué et se demanda quelle sottise il allait bien pouvoir faire. Reggie en sortit un livre qu'il époussetta un peu.

- Tu... tu caches des livres dans ton chapeau?! dit Alice, bouche bée.
- Très peu, lui répondit le jeune homme. Celui-là, je l'avais oublié.
- Mais... mais pourtant il n'est pas tombé quand je t'ai retiré ton...
- Oh! s'écria-t-il. C'est le livre des contes du Pays des Merveilles! Depuis le temps que je le cherchais!
- C'est maintenant que tu réagis? Tu...
- Tiens, je vais te lire un conte typique du Pays... Cent Haillons! Parfait.
Le Chapelier était fier de lui: il avait réussi à glisser le livre dans la conversation sans avoir l'air suspect. Et si elle faisait une drôle de tête, c'était sûrement pour autre chose.
- Tu veux dire Cendrillon, rectifia Alice.
- Cendrillon?! s'écria le jeune homme. Quel mauvais goût! Les princesses sont toutes des pimbêches. Enfin, reprenons, je lis. Il était trois fois, dans un pays tout proche, en réalité ici même, vivait une vieille fermière méchante et entourée de chats. Un jour, le vieux roi tout maigre et veuf vint lui rendre visite...
- Ton histoire est complètement insensée, se désola la demoiselle. Il était trois fois n'existe même pas et ...
- On ne me coupe pas, fit le jeune homme d'un air faussement hautain, plutôt comique en vérité.

L'histoire se poursuivit dans cette lancée et Alice se demandait vraiment si ce récit était véritablement typique de son monde ... Mais en y réfléchissant bien, cela ne l'étonnait plus, tout compte fait. Le conte touchait à sa fin, la jeune fille était aussi éberluée qu'au début.

- ... et la méchante fermière rejetta l'aide la belle princesse narcissique en allant voir elle-même le vieux roi qu'elle épousa. Ils ne vécurent pas heureux car la fermière tua le roi par accident dans la bibliothèque avec le chandelier et n'eurent pas d'efnants car elle était trop vieille et stérile en plus. Fin.

Reginald referma le gros livre et vit qu'Alice n'avait pas changé d'expression. Cette dernière ne tarda pas à réagir:

- Pourquoi la vieille fermière repousse la princesse?
- Car elle sait que les princesses n'aiment que l'argent, expliqua le jeune homme. Elle aurait épousé le roi à sa place. Pourquoi crois-tu que les princesses épousent des princes?

Alice secoua lentement la tête. C'était n'importe quoi. Cette fable était froide et ignoble. La demoiselle prit le livre des mains de son ami et le feuilletta. Elle s'aperçut alors que plusieurs contes étaient répertoriés dans l'ouvrage, mais elle n'en connaissait aucun. C'est seulement vers la fin qu'elle crut reconnaître un titre familier. " Le morse et le charpentier ou la navrante histoire des petites huîtres trop curieuses. " Alice se souvenait très bien de cette triste histoire que lui avaient conté les jumeaux Tweedle Dee et Tweedle Dum au Paus des Merveilles. Il l'avaient bien mise en garde contre sa curiosité, mais elle ne les avait pas écouté. Le Chapelier tira la jeune fille de ses souvenirs en lui disant:

- Comptes-tu garder le livre pour toi toute seule?
- Non, mais j'ai trouvé un conte que je connaissais.

Le jeune homme fut surpris et son visage ne le cacha pas.

- J'ignorais que tu avais une culture Merveilleuse, lui dit-il.

Alice fut plutôt flattée et lui dit avec une pointe d'orgueil non camouflée:

- Oh, c'est gentil. Mais tu sais, j'ai toujours été très cultivée. Ce n'est pas parce que je suis une fille que je suis forcément bête.

Reggie rit de la confusion et s'empressa aussitôt:

- Ah ah, ce n'esst pas du tout ce que je voulais dire. Le mot " Merveilleux " qualifie les gens et le choses appartenant au Paus des Merveilles. Nous, les habitants, sommes les Merveilleux. Rien à voir avec ta soit-disant brillance intellectuelle.

Alice fut indignée et en resta bouche bée. Cela la blessait fortement dans son ego. Eux? Merveilleux? S'en était presque drôle, tiens! Mais la jeune fille croisa les bras et se détourna du jeune homme, ne voulant plus avoir affaire à lui.
Ce dernier prenait un malin plaisir à irriter son amie et la voir bouder. Qui aime bien châtie bien, non? Mais depuis qu'ils avaient quitté la maison, le Chapelier distinguait toujours une pointe de tristesse dans les yeux colérique de la demoiselle, ce qui lui était insupportable à la vue. Il se sentait alors obligé de réparer les dégâts pour la faire disparaître. Le jeune homme reprit le livre et demanda doucement:

- Connais-tu l'histoire du père François?
- Oui, répondit sèchement la jeune fille.

En vérité, elle la connaissait juste de nom. Elle était partie avant que Tweedle Dee et Tweedle Dum ne la lui racontent.
Reginald tenait tout de même à la lire.

- "Vous êtes vieux père François, vous perdez vos dents, vous aurez avant peu 110 ans. Malgré vos années vous marchez sur la tête, à votre âge croyez-vous que c'est bien malin, à vôtre âge croyez-vous que c'est bien? - Quand j'étais tout gamin, répondit père François, j'avais un peu peur d'abîmer ma cervelle. Mais je n'ai la cervelle pas plus grosse qu'un petit pois qui grelotte, qui grelotte dans ma tête..." >>

Au fil du récit, Alice finit par se remettre face à son ami, signe qu'elle avait fini de bouder. Le conte n'avait ni queue ni tête, mais cela lui faisait penser à autre chose.
Durant tout le reste du voyage, les deux jeunes gens lirent tour à tour tous ces contes insensés, s'écoutant attentivement. Quand Alice eut entamé la dernière histoire, le train s'arrêta à Paris.